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De temps à autre, on tombe sur un lieu qui nous transporte dans un autre temps. C'est précisément ce que j'ai vécu à mon arrivée à Fès, sans doute la ville la plus authentique d'Afrique du Nord. Non seulement elle enchante par le rayonnement intellectuel de la célèbre université de la mosquée Karaouiyne, mais elle préserve aussi les traditions islamiques comme nulle part ailleurs.
Tout a commencé en 818, lorsque le sultan Moulay Idriss II a accueilli 8 000 familles musulmanes andalouses dans sa nouvelle ville. Sept ans plus tard, les communautés juive et kairouanaise (tunisienne) se sont jointes à la ville, chacune apportant sa culture, son savoir-faire et son savoir-faire uniques. Ce sont ces influences collectives qui continuent de forger la réputation de Fès, avec plus de 30 000 artisans pratiquant encore aujourd'hui des métiers traditionnels comme la construction, la poterie et le textile.
Un savoir-faire de poterie inégalé
Le talent de la ville pour la poterie est inégalé, Fès revendiquant le titre de capitale incontestée de la faïence bleue ou polychrome sur fond blanc. En me promenant dans la ville, j'ai été captivé par les pièces de céramique finement décorées, fièrement exposées dans les boutiques locales.
Berceau de la céramique émaillée et vernissée, Fès doit son héritage artisanal aux immigrants cordouans accueillis par Idriss II en 814. Ils apportèrent des techniques jusque-là inconnues au Maroc, transformant la poterie, autrefois simple utilitaire, en œuvres d'art complexes qui devinrent rapidement célèbres en Afrique du Nord. Même à l'époque des Almohades, au XIIIe siècle, Fès comptait pas moins de 180 potiers. Aujourd'hui, une cinquantaine de maîtres potiers emploient chacun plusieurs ouvriers et apprentis.
Dans la ville, les secrets des potiers abondent, notamment en ce qui concerne les anciennes teintures vertes et bleues de Fès, que les amateurs peuvent identifier au premier coup d'œil. La céramique ne comporte jamais plus de cinq couleurs ; la base est un émail blanc auquel on ajoute du brun, du vert, du jaune doré et du bleu. Depuis 1853, le bleu a évolué grâce au raffinage du cobalt, passant d'une teinte grisâtre plus profonde au bleu cobalt reconnu aujourd'hui.
Les motifs de ces céramiques sont variés et témoignent d'une profonde sensibilité artistique. Des motifs floraux et marins aux lettres coufiques stylisées en passant par des motifs géométriques complexes, la créativité est époustouflante. Malgré les changements intervenus depuis le XVIIIe siècle, les céramistes actuels de Fès privilégient encore les formes traditionnelles, comme les pots à couvercle et les bols, souvent ornés de couleurs vives et de motifs pointillés réalisés en trempant l'index dans du goudron. Ils ont également introduit des créations plus contemporaines, comme des services à thé, des saladiers, des vases et des tasses. Leurs formes sont restées belles et leur qualité est incontestable.
À mes yeux, la poterie moderne de Fès est impeccable. Ses céramiques lisses, aux décorations qui semblent intégrées naturellement plutôt qu'ajoutées, racontent la riche histoire de la ville dans chaque courbe et chaque couleur.
En quittant Fès, j'emportais avec moi un sentiment d'admiration renouvelé pour la capacité humaine à préserver la culture et les traditions, même dans un monde en pleine modernisation. Cette ville, avec sa grandeur architecturale, son patrimoine intellectuel et son génie artistique, est plus qu'un simple lieu : elle témoigne de la pérennité de l'artisanat marocain.
Si l'art de Fès vous a autant captivé que moi, je vous invite à découvrir notre collection raffinée d' assiettes en céramique marocaine , chacune reflétant la maîtrise séculaire de la faïence émaillée de la ville. Pour les amateurs de beauté artisanale, notre sélection de poteries et de petits ustensiles en terre cuite artisanaux offre des formes intemporelles et des motifs traditionnels, inspirés par les artisans qui perpétuent aujourd'hui l'héritage céramique de Fès.